Mon Cadeau de Noël

En ce jour de Noël, je peux dire que l’univers m’a adressé un cadeau d’une valeur inestimable, un de ces cadeaux rares qui, je m’en aperçois depuis la fin de l’année dernière, le deviennent de moins en moins grâce certainement à l’expérimentation de ces 60 dernières années.


Ce cadeau s’est présenté à moi alors que j’étais au téléphone avec une amie chère ce Mercredi 25 Décembre 2019 à 7h30, sous la forme d’une prise de conscience géante qui me permet de mettre du sens sur toute une part de ma vie. 

Mes deux parents ont perdu leur père étant enfants : ma mère lorsqu’elle avait 15 ans et c’est sa sœur de 15 ans de plus qui a pris ce rôle de père.
Mon père a perdu son père lorsqu’il avait neuf ans et il a dû endosser ce rôle de père pour ses deux frères et sœurs beaucoup plus jeunes que lui !

Dès l’instant où je suis né, comme tous les enfants le font naturellement, je suis devenu le support idéal pour mes parents, j’ai pris la place du manquant

Donc pas le temps de vivre mon enfance, je suis devenu adulte très vite, cette projection a généré un état de vie en alternance avec la mort toute mon enfance et une bonne partie de mon adolescence. 

Je suis devenu un danger pour mes parents qui voyaient en eux la possibilité de mourir lorsque j’atteindrai l’âge qu’ils avaient lorsque leur père est mort.

C’est à ce moment que je comprends l’épilepsie qui est cet état entre la vie et la mort. 
Mais il y a aussi ma propre vie dont je ne pouvais m’autoriser à me nourrir puisque je n’étais pas vraiment vivant.

Puis il y a eu mes enfants : leur mère et moi nous sommes séparés alors qu’ils avaient deux et trois ans. Curieusement,  ils avaient beaucoup de difficultés à me voir.
C’était douloureux, voire violent pour eux, et je comprends maintenant que leur attitude, en étant mes enfants, était lié à ma potentielle mort  : à un moment, leur père devait mourir pour reproduire le schéma familial.
Ils m’ont donc en quelque sorte préservé.

Et si je poursuis, mon amie me dit à cet instant, 8h11, alors que je partage cette prise de conscience avec elle : « mais j’avais le même âge que ta mère, 15 ans, lorsque mon père est mort et je suis moi même en train de prendre conscience de mon attachement à la peur de perdre, la peur de la mort de l’homme».
Quel échos entre nos 2 histoires !
Je lui réponds « c’est peut-être pour ça qu’au mois de janvier j’ai eu deux accidents graves ».

Alors, je comprends que depuis que j’ai fêté mes 60 ans cette année, j’ai probablement passé le cap de la reproduction du schéma familial, je suis joyeux confiant, entreprenant mes projets se réalisent avec fluidité je me nourris de la vie, comme si le danger était écarté.


Et elle de me répondre « tout fait sens, c’est en effet libératoire ce sont des nœuds qui se dénouent ».
Des noeuds qui se dénouent …….. Nouvelle prise de conscience : depuis une semaine j’ai une hernie au niveau de l’aine, cet intestin noué qui prend le chemin de l’extérieur. 
Mon corps me parle et je viens d’en comprendre le sens.

Alors le cadeau, le cadeau de Noël cette année, c’est cette prise de conscience qui émerge, qui fait sens, pour moi et pour elle, qui permet d’y voir clair, qui permet de réunir les pièces d’un puzzle qui n’apparaissaient pas encore hier.

Je le partage avec vous avec gratitude et amour, et à ma façon, je vous fais ce cadeau de Noël : il arrive un moment, que l’on ne choisit pas, où les choses prennent sens, font sens, le puzzle se reconstitue, les prises de conscience s’enchainent et font corps. Ce sont ces cadeaux de la vie, ces moments de grâce, ces moments intenses qui m’animent et alimentent ma passion d’accompagner.

 

Lionel Parienté



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